lundi 5 octobre 2015

AKAI MPC, histoire d’une légende.


AKAI MPC, histoire d’une légende.




AKAI MPC est un échantillonneur audio (sampler) couplé à un séquenceur MIDI. Lancé sur le marché dans les années 80, cet outil à changé la façon dont la musique est produite. Dès sa sortie, il est devenu la référence des samplers / BAR (boite à rythme). Un design innovant, la stabilité et la haute qualité de fabrication ont contribué à créer la légende de la MPC, mais la véritable force de cette série est sa musicalité. La sensation de groove qui peut être reproduite avec la fonction « swing » est bien connue dans le milieu de la musique électronique depuis des années.
  
L’histoire commence avec Roger Linn, l’inventeur de la « Linn Drum » qui a révolutionnée le monde des boites à rythmes en 1981. La Linn Drum fut la première BAR à utiliser des sons de vraie batterie échantillonnés, à faire la quantification et à utiliser ce swing légendaire. Il a libéré l’inspiration des musiciens et est devenu indissociable de la musique pop des années 80 en forgeant sa réputation d’innovateur de choix dans le monde des instruments de musique électronique.

Roger Linn avec la Linn 9000.

Sa prochaine innovation sera la Linn 9000, première BAR tout-en-un avec gestion MIDI (Sequential Circuits Studio 440). Malheureusement, le développement problématique de la Linn 9000 a conduit à la disparition de son entreprise, Linn Electronics. Suite à la fermeture de sa compagnie, Linn décide de collaborer avec le géant de l’électronique Akai, pour créer la série MPC. Ce tournant unira le nom de Linn à la révolution musicale des années 90.


Bon nombre des innovations de la Linn 9000, tels que les pads en caoutchouc ou la capacité de fonctionner à la fois comme BAR et séquenceur, se sont retrouvées dans la MPC 60. Contrairement à la 9000, qui a été en proie à des logiciels glitchy et du matériel peu fiable, la MPC est venu sur le marché aboutie et solide comme un roc. Les innovations que Linn à apporté avec la MPC sont devenues les normes de l’industrie toujours d’actualité.

Akai MPC 60

Roger Linn avec le prototype de la MPC
La MPC 60 est arrivée en 1988. Elle dispose d’un son 12bit, mono, un sampler polyphonique 16 voix, semblable aux échantillonneurs S900 et S950 et un séquenceur 99 pistes. Elle dispose également de 16 pads sensibles à la vélocité et un grand écran LCD inclinable, deux caractéristiques que l’ont voit sur la plupart des MPC’s. Elle ont d’ailleurs été aussi copiées sur d’autres boites à rythmes.


Elle était vendu sans option avec 750KB (13,1 secondes) de mémoire, extensible à 1,5 Mo. Sont également présent deux entrées et quatre sorties MIDI, ce qui lui permet de contrôler tout un studio de production MIDI avec jusqu’à 64 canaux de sortie. Le stockage se fait sur disquette 3,5“ pouvant contenir 720Ko chacune. Elle a été rééditée en 1991, les seuls changements importants étant un boitier en plastique plus petit et l’ajout d’une sortie casque. Le séquenceur de la MPC 60 (sans la BAR ni le sampler) a aussi été vendu comme unité autonome appelé ASQ10.

ASQ 10 est le séquenceur de la MPC 60 vendu séparément.


Akai MPC 3000

Publicité de la MPC 3000
Après le succès de la MPC 60, Roger Linn a été embauché pour concevoir la MPC 3000. Cette dernière c’est vue dotée d’un échantillonneur 16/32bit, stéréo, sur la base du populaire S3000. La mémoire de stockage à également subit une mise à jour, avec un maximum de 32 Mo de RAM et un lecteur de disquette haute densité et une connexion SCSI pour brancher un disque dur externe. Entre autres améliorations, nous avons l’ajout d’un filtre, d’effets de traitements et l’amélioration du système d’exploitation. Le moteur audio pour l’échantillonnage en fait l’un des modèles les plus populaires conçu par Roger Linn. Son entreprise actuelle, Roger Linn Design, offre encore des kits d’extensions qui donnent à la MPC 60 certaines caractéristiques de la 3000.



Akai MPC 2000 et au delà


 La MPC 2000xl est la première à bénéficier d'un port IDE lui permettant d'être encore d'actualité aujourd'hui.


Dans les deux ans suivant la sortie de la MPC 3000, Akai fait faillite et une part majoritaire de la société a été achetée par Numark. Roger Linn à cessé de recevoir ses chèques de redevances, mais a décidé de ne pas contester au tribunal craignant la lenteur des procédures. Akai a continué à sortir de nouveaux modèles de MPC sans l’aide de Roger Linn jusqu’à ce jour.

Le premier modèle parue après le départ de Linn est la MPC 2000 en 1997. La 2000 dispose d’un moteur d’échantillonnage 16bit basé sur le rack S2000 en y ajoutant l’édition graphique des samples. En revanche, pas d’écran inclinable pour cette version. La MPC 2000xl, sortie en 2000, adopte l’écran inclinable et apporte un grand nombre de fonctionnalités dont quatre boutons de sélection de banque, le time strech, la modulation chromatique automatique sur les pads et une connexion IDE interne pour ajouter un disque dur ou un lecteur de carte mémoire.



L’année 2000 a été suivie par les MPC 4000, 2500, 1000, etc…. Tous ces modèles sont basés sur le système d’origine embarqué dans la MPC 3000 conçu par Roger Linn et amélioré avec les progrès technologiques pour garder une offre pertinente. La plupart des améliorations rendent les MPC plus facile à utiliser et à intégrer dans un studio moderne. Pour exemples, l’ajout de l’USB et le stockage sur carte CompactFlash. Tout comme la mémoire qui a continuer d’évoluer en suivant la courbe d’amélioration technologique et la réduction des coups.



Héritage et influence

Le dévellopement continue de la série Akai MPC indique la pertinence de son offre dans la production musicale. Très peu d’instruments de musique ont eu des longs cycles de production ou atteint le niveau d’icône. Des conceptions comme la Fender Stratocaster ou autre, Gibson Les Paul, viennent à l’esprit comme étant des références dans leur domaine. Non seulement ils se sont rendus populaire grâce à leurs particularités et ils donnent le ton pour toutes les guitares électriques qui ont suivies.



Les MPC ont une influence similaire sur le monde des boites à rythmes. Quantification et swing sont deux expressions entrées dans la norme et inventées de Roger Linn. La grille quatre fois quatre pads à été copié mainte fois, en commençant par le Roland R-8, sortie un an après la MPC 60 en 1989. Certains fabriquant se place en concurrence direct avec Akai comme Ensoniq avec l’ASR-X et Roland pour le MV8000, qui tous deux reprennent largement le concept MPC.

Roland MV8000, la ressemblance avec le format MPC est flagrant.


La pertinence de la MPC est également visible dans la myriade de contrôleurs MIDI et logiciels qui comportent des interfaces et des fonctions dérivées de la MPC. Des unités comme Native Instrument Maschine, qui s’accouple avec un ordinateur, reprennent les fonctions MPC avec la puissance de l’informatique moderne. Akai a récemment franchis le pas en sortant la MPC Renaissance et Studio qui offrent tous deux les fonctionnalités MPC couplé avec la flexibilité et la puissance du logiciel. L’influence s’étend à d’innombrables contrôleurs MIDI et est même considéré dans la conception de logiciels tels qu’Ableton Live.



La MPC à servis pour faire le son des années 80 et 90 dans l’univers du Hip-hop plus particulièrement mais aussi pour faire de la la Dance. Après avoir alimentée la culture pop pendant plus de 20 ans, elle est devenue l’instrument de base utilisé dans les studios et pour tous les styles de musique. Dans les artistes connus pour utiliser la MPC nous avons : De La Soul, Aphex Twin, DJ Shadow, Alchemist, Dam Funk, Trent Reznor, Dr. Dre, J Dilla, Underworld, Chemical Brothers, DJ Quik, DJ Premier, Kanye West, Le rêve, Moodymann, The Drum, Just Blaze, Jermaine Dupri, MF Doom, Dabrye, Teddy Riley, Babyface, BT, Crystal Method, Jean-Michel Jarre, Apollo 440, A Guy Called Gerald, Roni Size, Linkin Park, Todd Terry , et Freddy Fresh.

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